bandeau

2006

692
65

Dark Messiah Of Might And Magic

Editeur : Ubisoft
Développeur : Arkane Studios
Genre : FPS bourrin !
Année : 2006
Dispo Sur : Pc Uniquement

Je l'ai peut être déjà dit, mais les FPS restent mon style de jeu préféré. Après une bonne journée bien stressante entre la fac et le taf, rien ne vaut mieux qu'un shoot bien bourrin, offrant des tonnes d'ennemis et d'armes. Sauf que ces derniers temps ils restent cantonnés à la 2nd Guerre Mondiale ou à des affrontements contemporains, à l'instar d'un Call Of Duty et autre Medal Of Honor, avec quelquefois des scénars se déroulant dans un monde plus original, comme Prey ou Call Of Juarez. Quant au médiéval fantastique, les dernières incursions (réussies) dans le genre sont encore Heretic ou la série des Hexen, malgré leur grand âge. Jusqu'alors. Depuis le mois d'octobre est disponible un nouveau membre de cette famille très restreinte, et pas des moindres : Dark Messiah Of Myth And Magic.

Comme dans tout bon titre médiéval fantastique, vous commencez l'aventure en n'étant rien ni personne, si ce n'est « l'apprenti de... ». Très vite cependant, contrairement à ce que veut la chance et le scénariste, votre escapade va se barrer dans tous les sens, mettant rapidement en pratique ce que vous avez appris contre une tonne de bestioles en tout genre. Face à vous nécromanciens, goules, orcs, magiciens, mercenaires, gardes etc... Je ne vais rien vous dévoiler du scénar, pour la simple et bonne raison que pour des joueurs de JDR aguerris, ayant pratiqué durant des années ce bon vieux D&D ou AD&D, le moindre indice risquerait de gâcher le plaisir. Sachez simplement qu'au départ vous êtes un pauvre novice, et que très vite, par la force des choses, vous allez devenir un type vachement important pour l'avenir de toute l'humanité (petit indice pour les anglophones : le titre aide amplement à comprendre qui vous êtes).

Sans rien dire de l'histoire, nous pouvons tout de même constater qu'elle est bien ficelée, respectant tous les codes du genre : Un héros baraqué à même de se sortir de toutes les situations, une jeune fille en détresse qu'il faudra rapidement aider et qui, médiéval fantastique oblige, est vêtue très courtement, un méchant méchant qui n'hésitera pas à tuer plein de monde et qui se fringue en noir/pourpre, ainsi que d'autres personnages secondaires, plus ou moins importants. Ca à l'air vachement ironique ce que vous raconte là, mais dans le jeu ça colle parfaitement à l'esprit Med Fan. Les différents protagonistes possèdent tous leurs propres histoires, leur caractère et leurs aspirations, qui de temps à autre, iront à l'encontre des vôtres. Aussi, selon les choix que vous ferez à un moment, vous pourrez être amenés à combattre Léanna (miss mini jupe) ou, au contraire, à vous ranger à ses cotés.

M'enfin, je dois avouer que le scénar de DMOMM est sympa même s'il tape dans le super conventionnel. Sauf que ce n'est pas vraiment la trame qui m'a attiré vers ce titre. De toute façon, on sait généralement que dans un FPS, ce genre de détail c'est secondaire.
Ici, nous sommes en présence d'un jeu TRES violent, bien bourrin, se déroulant à une époque encore plus bourrine, où l'on réglait ses querelles de voisinage à coup de lames de 80 kilos. C'est là qu'est l'intérêt, dans cette sauvagerie, cette violence primitive qui nous manquait ces dernières années. Exit les combats mollassons d'Oblivion, dans DMOMM, c'est rapide, violent, exaltant. Chaque coup entraîne un choc puissant, une désorientation, pouvant briser vos protections, percer votre bouclier, vous désarmer. Ce qui est vrai pour vos ennemis l'est aussi pour vous. D'un geste, vous faites voler en éclat l'écu adverse, tranchez un bras, une tête, jusqu'à couper en deux un adversaire.
Et pas de politiquement correct : Ca pisse le sang, les membres volent dans toute la pièce, les types partent en hurlant alors qu'ils s'enflamment. Bien qu'elle soit un peu exagérée, l'interdiction au moins de 18 ans s'explique lors de ces évènements. Mais dieu que c'est bon. J'avais rarement pris autant mon pied dans un système de combat autre que celui-ci. Les attaques à coup de flingue et de mitrailleuses c'est prenant, mais ça n'a rien à voir avec un bon vieux corps à corps bien viril !

Faut dire que pour garantir des affrontements aussi violents et réalistes, le gameplay avait intérêt à assurer grave derrière. Les concepteurs du jeu ont réussi à rendre la prise en main simple, tout en offrant des mêlées séduisantes. En combinant souris et clavier, on arrive rapidement à faire de jolis enchaînements, faisant se heurter lame contre lame, pavois contre pavois. De même, pour les voleurs et autres enchanteurs, réaliser un backstap ou autre pulvérisation par sortilège est élémentaire. Le système se veut accessible à tous, joueurs débutant ou confirmé, et c'est une réussite de ce coté là.
D'ailleurs pour ne pas déstabiliser les noobs comme les vétérans, un choix fut fait : Celui de l'action scriptée. A l'instar d'un Half Life, ici, point de liberté de déplacement, le chemin est « imposé » au joueur, mais de façon assez intelligente pour qu'on ne le ressente pas comme étant une entrave. C'est aussi une recette garantissant une action constante, sans temps mort, puisque tout est prévu depuis le départ. Ces scripts peuvent s'adapter selon la technique de jeu : Un voleur ne franchira pas un obstacle de la même manière qu'un guerrier ou un magicien. Bien que tout soit prévu, rien n'est réellement figé. Plusieurs solutions coexistent, donnant une illusion de liberté. En même temps, si l'on voulait un truc avec plus de libre arbitre, autant acheter Gothic 3 ou Oblivion. DMOMM est fait pour défouler, pas pour réfléchir !

Si le jeu assure coté jouabilité, que dire du coté technique ? Les débuts ont été laborieux, avec un titre instable, gourmand, qui plantait souvent et refusait de passer certains chargements. Deux ou trois patches plus tard, c'est désormais le bonheur de dégommer des gobelins à coup d'épée à deux mains.
Graphiquement, le moteur 3D source (qui vient de chez Valve et fait tourner HL²) fait de véritables merveilles. Tous les environnements sont incontestablement magnifiques, particulièrement le temple de l'araignée et les habitations troglodytes. Les extérieurs ne sont pas en reste, avec des ciels à la limite du réalisme, une mer d'un bleu profond et des paysages admirables. Les différents individus que l'on croise sont tous finement détaillés, travaillés. Chacun possède ses propres animations, style et autre. Les goules ne se déplacent pas de la même façon que les zombies ou que les gobelins. Chaque race possèdent aussi ses traits propres : Les gobelins, peureux, rassembleront des membres de leur clans pour combattre, et se planqueront en suppliant lorsqu'il seront à l'agonie. Les orcs combattent jusqu'à la mort, glorieusement, tandis que les gardes humains, lorsqu'ils sont gravement blessés se retirent du combat en hurlant au secours. On regrettera juste que les tenues arborées par les humains ne soient plus variées que cela. Tous les soldats d'une même faction se ressemblent et ne se différencient pas vraiment.
Les textures sont finement travaillées, l'environnement déborde de détail en tout genre. Tout pousse à croire que nous sommes dans un monde vivant, interactif, où les humains supplient à l'aide ou, au contraire, hurlent leur joie lors d'une victoire. Tout est conçu pour nous caresser la rétine dans le sens du poil, rendant l'ensemble très agréable à parcourir et à découvrir. Le level design fait des merveilles, offrant des niveaux immenses, intenses, intéressants mais surtout amusant. On ne s'ennuie pas une seconde, tout semble s'enchaîner comme dans un film, un livre, avec logique et plaisir.

Enfin, cette beauté à un prix : Une bonne bécane, et une carte 3D récente. Sur un AMD64 3000+ (monocore) avec un 1Go de Ram et une 6600 GT, c'est limite. Depuis que je suis passé sur une ATI X1900XT c'est plus fluide, mais le proc m'handicape un peu. Je chipote tout de même puisque je tourne en 1280*1024 tous détails en normal plus les filtres activés. Avec un processeur un poil plus puissant, vous pourrez faire fonctionner la bête au max de ses capacités.

Dark Messiah Of Might And Magic est une franche réussite. Rapide, nerveux, il sait intervertir séquences de combats intenses et phases légères de réflexion (pas nombreuses, rassurez-vous). L'action est incessante, haletante, le level design vachement bien foutu. Un petit avertissement tout de même : c'est un jeu extrêmement violent, où les combats entraînent des démembrement et des décapitations, où les allusions sexuelles sont bien présentes. Nous sommes plus proche ici d'un Conan le Barbare que d'un Legend, il faut bien garder à l'esprit lors de l'achat qu'il s'agit d'un titre destiné à un public adulte, et moins pour des adolescents (surtout avec le retour de ce débat imbécile « les jeux vidéos rendent-ils complètement con ? ». Il est logique que lorsqu'un jeune fait feu dans une école, le problème soit les consoles et les pcs, pas le fait qu'il possède un flingue...). Pourtant, malgré ce coté politiquement incorrect (et grâce à cela aussi, qu'on se le dise, j'suis pas un adepte des bisounours moi) DMOMM est une tuerie, une bombe. C'est LE shooter de 2006. Vous m'direz, la concurrence n'a pas été rude non plus, entre les mauvais titres (nombreux), les titres sympas (quelques uns) et les tueries (un ou deux peut être) qu'ont aligné les studios, il se démarque largement par ses choix en terme de jouabilité, de contexte et de mise en scène. Encore une fois, la seule chose qui pêche ici, c'est la durée de vie: Une quinzaine d'heures. Ca tend à devenir la norme, mais comme le disent certains: Mieux vaut un jeu court et intense, plutôt qu'un truc long et chiant.
Un FPS bourrin pour des joueurs qui ne le sont pas moins ! Lâchez vos revolvers de fillettes, et venez apprendre en quoi le maniement des marteaux de guerre fera de vous un homme, un vrai ! Dark Messiah Of Might And Magic, ou le retour en force de la testostérone sur nos bécanes !

Quelques Liens :

Le Site officiel du jeu : https://www.mightandmagic.com/ (301 - Moved Permanently).
Le Site Officiel des studios Arkanes (créateur de l'excellent Arx Fatalis aussi) : https://www.arkane-studios.com/fr/index.php 403
Raphi Le Sobre
2007-01-03 12:25:54



jouer.orgCNIL n° 822436